Informations complémentaires
Pages | 272 |
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Format | 15×21 |
19.82€
Ce livre-interview ne ressemble à aucun autre. Christiane Philip, la fille de l’ancien ministre, qui partage la vie de Francis Jeanson depuis 40 ans avait enregistré certaines de leurs conversations au cours du dernier quart du siècle. À travers ces coups de zoom, sur ce que furent les centres d’intérêt de celui que l’histoire retiendra comme l’initiateur du principal réseau de soutien au F.L.N. les porteurs de valises pendant la guerre d’Algérie, on découvre un homme complet.
Du résistant qui sut rejoindre les Forces Françaises Libres d’Afrique du nord et découvrir très tôt que la décolonisation était l’avenir de l’Algérie, au président de l’Association Sarajevo qui sut organiser les meilleurs de nos compatriotes aux côtés d’une Bosnie plurielle, Jeanson symbolise un engagement continu, réfléchi et conséquent. Mais il est aussi celui qui fut le bras droit de Sartre aux «Temps Modernes», qui matérialisa par ses critiques le différend avec Camus et qui, aujourd’hui, s’attache à penser la morale contre tous les moralismes. À la fin des années 60, il voulut faire vivre l’animation culturelle, et n’hésita pas, à la demande de Malraux, à mettre les mains dans le cambouis en prenant la direction de la Maison de la Culture de Chalon-sur-Saône.
C’est un peu au bonheur d’une rencontre fortuite qu’il doit par la suite son engagement dans le champ psychiatrique. Outre quinze années de séminaire à la faculté de Médecine de Lyon, il crée la SoFoR (sud-ouest-formation-recherche) dont l’objectif est de former des intervenants dans le domaine psychiatrique.
Toute cette activité engagée s’accompagne d’une vingtaine de livres qui sont autant de traces laissées par celui qui sait aussi bien parler de Sartre que de Montaigne, de l’Algérie que de la psychiatrie, de l’Action culturelle que de philosophie.
Antoine SPIRE
Christiane Jeanson
« La Polémique »
Tout à coup les mots manquent. Me manquent.
Que dire sinon que je l’aimais.
Que j’étais son ami, peut-être.
Qu’elle était la mienne, absolument.
Je crois que sans elle, son mari ne m’aurait pas agréé.
Son mari c’était Francis Jeanson (depuis 47 ans) dont il a beaucoup été question sur mes blogs…
Ce que je voudrais dire c’est que j’ai souvent toujours trouvé chez ces deux êtres le courage qui me faisait défaut parfois.
Je suis allé des dizaines de fois les renconter chez eux, à Claouey.
Depuis 1997.
1997 : je me souviens. Christiane y était allée de son antienne : «Dis-moi, DEB, tu ne vas pas recommencer, tu ne vas pas l’emmerder avec l’Algérie et tout ça, hein ? Parce que tout ça c’est cinq ans de vie, tu comprends ? Seulement cinq ans. »
Je comprenais. Ça pour comprendre, je comprenais. Mais elle savait bien Christiane qu’on n’allait pas pouvoir éviter le sujet : Le FLN, le réseau Jeanson… Est-ce qu’on pouvait escamoter comme ça le réseau des «porteurs de valises» ? Et Sartre, au moins, est-ce qu’on pourrait parler de Sartre ? de Camus, de Malraux ? de Roger Vailland
Il y a eu des rituels : nous déjeunions, et nous nous retirions, Francis et moi, dans son bureau, tout en longueur, que j’ai décrit, puis filmé.
L’année dernière j’ai réalisé un entretien vidéo avec Christiane. Il devait y en avoir d’autres.
Il n’y en aura pas d’autres.
Le voici, presque dans son intégralité. On le verra, Christiane y parle beaucoup de Francis. Mais d’elle aussi. Elle était la fille de André Philip, qui a été ministre des Finances sous la troisième République. Elle parle de Pierre Scheffer, l' »inventeur » de la musique concrète, de Yehudi Menhin, de Roger Vailland, de Marguerite Duras.
Dominique-Emmanuel Blanchard
Pages | 272 |
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Format | 15×21 |