Dirigée par Manuel Cervera-Marzal

Cette collection est consacrée aux coulisses du métier d’enseignant-chercheur. La plupart des ouvrages de sciences sociales sont comme des œuvres d’art qu’on présente, parfaitement abouties, polies, fignolées, aux lecteurs. On montre le résultat, la splendide cathédrale, en escamotant les échafaudages, la sueur et le labeur qui ont permis d’en arriver là.

Une question commune préside aux ouvrages accueillis dans cette collection : en quoi vos choix théoriques, épistémologiques et méthodologiques font écho à votre parcours personnel, social, familial ? Il s’agit aussi de se confronter à de vieilles questions dont l’acuité est renforcée par les attaques à l’encontre de l’université en général, et des sciences sociales en particulier : comment bien faire son métier quand les conditions d’exercice se détériore ? Quelles règles, explicites et implicites, régissent la communauté scientifique ? En quoi cette communauté peut-être se rendre utile à la société ?

Afin de traiter ces questions, nous faisons un double pari. D’abord, que l’ego-histoire, l’auto-socio-analyse ou toute démarche voisine, lorsqu’elles sont menées intelligemment, nous en apprennent autant sur leur auteur que sur les mondes sociaux dans lesquels l’auteur évolue. Autrement dit, une autobiographie intellectuelle réussie parle d’autrui et parle à autrui. Deuxième pari : en se rapprochant de la littérature et de son exigence narrative, les sciences sociales ne renient pas leur autonomie. Bien au contraire. Elles s’ouvrent à de nouvelles perspectives, où l’intelligibilité du monde se conjugue avec la capacité à captiver et émouvoir.