Triantafyllia Kadoglou

Au Nom De La Mère

28.00€

Simone de Beauvoir écrivait, dans Le Deuxième Sexe, que sous l’effet d’une éducation mixte, paternelle et maternelle, « le sens du complexe d’Œdipe et du complexe de castration seraient profondément modifiés ». Cette étude traite de l’œuvre romanesque de Simone de Beauvoir, faisant émerger, à travers des termes psychanalytiques, répétés et recyclés sans cesse — haine de la fille, misogynie du garçon, inhérentes à l’ambivalence maternelle, inceste et préœdipe, complexe de castration et complexe d’Œdipe, obsession et manie, anorexie et vide, dépression et névrose, folie et paranoïa, mauvaise foi et identité, disponibilité de temps et création renvoyant, successivement, à la régression et à la sublimation — une société œdipienne de malaise, irréductiblement liée, à cause des méthodes éducatives, au mythe maternel et à la loi de Jocaste qui, seule et unique éducatrice des enfants, marque de son empreinte l’inconscient des héros et des héroïnes, et porte la responsabilité exclusive de leur évolution sociale différente.

Ces analyses de Simone de Beauvoir se retrouvent régulièrement dans les études scientifiques et psychologiques. Ses perceptions à propos du rôle définitif de la culture et de l’éducation de l’enfant, uniquement maternelle, et du rôle de l’instinct maternel sur l’évolution psychique et sociale de l’individu, ont soulevé une tempête de protestations à l’époque où elle les a exprimées. Aujourd’hui, elles constituent le noyau des recherches sociologiques et psychanalytiques, et suscitent bien des polémiques concernant les rôles de la femme et de la mère dans la société contemporaine.
L’auteur : Triantafyllia Kadoglou, née en Grèce, a poursuivi ses études universitaires et post-universitaires à l’université Aristote de Thessalonique. Elle a enseigné les lettres modernes en collaboration avec l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle. Chercheuse de l’œuvre beauvoirienne et auteur de plusieurs articles, Triantafyllia Kadoglou est actuellement chargée de cours à l’université de la Macedoine Occidentale à Florina.