Informations complémentaires
ISBN | 978-2-35687-261-6 |
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Pages | 250 |
Format | 13×20 |
20.00€
La crise financière qui sévit depuis 2008 a suscité bien des tentations visant à convoquer la littérature pour illustrer les dégâts de l’argent et instruire le procès moral de « règles » capitalistes qui engendrent le chaos. Balzac, le « romancier de l’argent » ne fut pas oublié, mais il y a toujours quelque chose d’anecdotique et d’instrumental dans ces engouements médiatiques. Instrumental, parce qu’on ne considère la littérature que comme un témoignage, guère plus efficient qu’un article de journal. Anecdotique, car ces évocations s’en tiennent à la surface des choses, au portrait de l’usurier, au méchant banquier, à l’argent corrupteur, c’est-à-dire à des d’images d’Épinal inégalement opératoires aujourd’hui car tributaires d’une machine économique en partie obsolète.
Le fond en revanche – la souffrance du sujet aux prises avec l’argent, la soumission de la temporalité de l’individu aux mécanismes de la dette et de remboursement, l’empire idéologique de normes capitalistes qui régissent jusqu’au plus intime de la vie subjective – est éludé. Ce sont pourtant bien ces réalités-là qu’il convient de demander à une littérature réaliste qui, par le jeu de la fiction, met à l’épreuve les transformations qu’opère l’économie moderne sur le sujet. Le roman met au jour une anthropologie de l’argent conçu comme « l’expression subjective, sous l’espèce du désir, du rapport social monétaire » (F. Lordon). C’est ce savoir que le roman balzacien – né avec l’explosion capitaliste – nous enseigne, offrant par la même au lecteur contemporain de nouvelles clefs de lecture du la situation actuelle.
En réunissant des spécialistes reconnus dans différents champs des sciences humaines, ce volume se propose de saisir quelques-uns des ressorts implicites du capitalisme mis en scène et mis évidence par le roman balzacien. Mais la critique balzacienne ne réside pas seulement dans ce travail de dévoilement : au-delà de sa faculté critique, La Comédie humaine, est une fable sur la fable économique : on y voit, mises à nu dès les années 1830-40, les fictions (idéologiques) que l’économie libérale a forgée au cours des XIXe et XXe siècles
L’auteur : Maître de conférences en littérature française, Alexandre Péraud est agrégé de lettres modernes et diplômé de l’Institut d’Études politiques de Bordeaux. Spécialiste du roman réaliste, il se consacre à l’étude de l’inscription du discours économique dans le roman réaliste, chez Balzac, auquel il a consacré sa thèse, mais plus largement dans le récit des XIX et XXe siècles. Il a publié différents articles sur ce sujet et a récemment fait paraître La poétique du crédit dans le récit réaliste.
ISBN | 978-2-35687-261-6 |
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Pages | 250 |
Format | 13×20 |