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Format | 16,5 x 23,5 |
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Pages | 280 |
18.00€
Alors que les politiques du travail ont constitué le cœur des mouvements socialistes et ouvriers européens, tout autant que le fondement des États sociaux, elles connaissent depuis les années 1980 un net reflux, au point d’avoir durablement affaibli le discours des forces de gauche. L’engagement pour un travail organisé et libéré des rapports de domination a progressivement cédé la place à un discours essentiellement porté sur les « politiques de l’emploi » construites sur la préoccupation centrale de la compétitivité dans un contexte de désindustrialisation, de mondialisation de plus en plus concurrentielle et de financiarisation croissante des économies. Dans une perspective de lutte contre le chômage, les considérations sur le coût du travail et la formation professionnelle ont donc progressivement remplacé les politiques portées sur l’organisation du travail (temps et conditions de travail, rémunération, pouvoir et responsabilité des salariés dans l’entreprise).
Cette évolution constitue une impasse dans des sociétés où les inégalités salariales et de patrimoine augmentent et où la relation de travail constitue le principal vecteur d’intégration sociale des individus par la détermination de leurs conditions de vie – au travers des salaires et des droits sociaux –, ainsi que de leur identité socio-professionnelle.
Ce numéro de Germinal propose ainsi d’explorer les orientations et le contenu possible d’une politique du travail contemporaine dans un contexte marqué par la transformation des structures productives sous l’effet de la numérisation et de la mondialisation, de l’intensification de la division du travail au niveau international et de la prégnance des enjeux écologiques. Trois axes structurent cette réflexion : une analyse des évolutions du rapport entre le capital et le travail centrée autour des questions de répartition de la valeur ajoutée et du pouvoir de décision dans les entreprises, une attention poussée au contenu du travail au travers des enjeux d’environnement et de santé au travail comme point d’ancrage d’une politique écologique du travail et enfin des perspectives sur la manière dont les évolutions récentes des groupes socioprofessionnels transforment notre rapport au travail (croissance des professions du soin, de la logistique, augmentation des qualifications, aspirations à l’autonomie dans les relations de travail, numérisation, conséquences du Covid sur le rapport au travail).
Au travers de ce numéro qui rassemble des contributions de chercheurs en sciences sociales, de syndicalistes ou encore d’acteurs mutualistes, la revue Germinal entend rappeler l’actualité et la nécessité d’une politique du travail ancrée dans l’ambition socialiste d’une organisation démocratique du travail, fondée sur la socialisation du capital et des salaires par les droits sociaux.
Format | 16,5 x 23,5 |
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Pages | 280 |