Le Journal De Franz Kafka. L’impasse De L’écriture Et Le Dessin De L’acrobate
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Le dessin des « Acrobates » posé d’entrée de jeu dans les premières pages du Journal jouxte le texte dans lequel Kafka note qu’il est resté cinq mois loin de l’écriture. Une longue méditation sur son incapacité d’écrire et l’impuissance de la réflexion à en déceler la cause débouchent d’abord sur une allégorie destinée à illustrer l’équilibre heureux auquel parvient l’écrivain lorsqu’il satisfait à l’exigence de l’art, puis se conclut par un dessin. Son graphisme élégant libère la main de l’écriture et impulse l’essor nécessaire à la création.
Les dessins allégoriques, « l’Acrobate », « le Coureur », « l’Arpenteur », manifestent trois temps de l’écriture : l’aporie, l’élan effréné et libérateur, l’enfermement. Ils sont atemporels et n’ont aucune valeur d’illustration. D’autres ouvrent la voie à la veine satirique et caricaturale, voire burlesque qui, sous le regard de la société, fait déchoir la condition de l’artiste.
Cette étude vise à démontrer que Kafka ne cesse de chercher quelle représentation donner de son statut d’écrivain. Une certitude cependant émerge : écrire est plus important que publier.
Jacqueline Sudaka-Bénazéraf est agrégée de Lettres classiques, docteur ès Lettres, elle a été chercheure au Centre d’études de l’écriture (CNRS) de Paris 7 Denis-Diderot. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur Kafka dont Le regard de Franz Kafka, dessins d’un écrivain, Paris, Maisonneuve et Larose, 2001, Bucarest, Éditions Brumar, 2018, Franz Kafka : Aspects d’une poétique du regard, Peeters Vrin, 2010, Les cahiers d’hébreu de Franz Kafka, Retour à la Lettre, 2012. Tout récemment, elle a donné un texte au catalogue de l’exposition Le Violon d’Ingres organisée à la Villa Médicis, à Rome (Electa, 2019), où pour la première fois elle a pu exposer les dessins de l’écrivain.
En librairie en juin 2019,